La parole poétique de Jean de Breyne dans la traduction croate

Author: Mikšić Vanda  

Publisher: John Benjamins Publishing Company

E-ISSN: 1569-9668|63|3|379-400

ISSN: 0521-9744

Source: Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation, Vol.63, Iss.3, 2017-01, pp. : 379-400

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Abstract

Le livre de poésie C’est quand l’homme parle (2007), de Jean de Breyne, poète français contemporain, condense d´une manière singulière la sonorité, l´oralité et les sensations. La sonorité, étroitement liée à l´oralité, se manifeste tant au niveau superficiel ‒ dans le choix de certains vocables et de leur agencement au niveau syntaxique, qu´au niveau profond, sous-jacent, dans ce qui reste non-dit, tu. L´oralité de la poésie de Jean de Breyne transparaît dans le je et le présent, dans l´hésitation, voire l’auto-correction de son propos, dans l´ellipse, dans la parole suspendue, dans la polyphonie, dans la fréquente bifurcation de ses propos, mais surtout dans le souffle, qui détermine le rythme de son discours poétique. Les sensations que l´énonciateur “présentifie” dans ses vers sont multiples : la vue a une nette prépondérance ‒ ce qui est compréhensible si l´on tient présent le fait que Jean de Breyne fait cohabiter dans sa personne la vocation lyrique avec celle de photographe et celle de critique d´art ‒ mais les autres sens n´en sont nullement exclus. Tenant compte de tous ces éléments, je me propose d´analyser la traduction croate dudit livre de poésie, effectuée par Martina Kramer et moi-même en 2013, en m´appuyant notamment sur des réflexions d´Henri Meschonnic (1970, 1999), d´Antoine Berman (1984, 1999) ainsi que de Jean-Luc Nancy (2001).