La fièvre typhoïde n’est plus aussi simple à soigner

Author: Weill François-Xavier  

Publisher: Edp Sciences

E-ISSN: 1958-5381|26|11|969-975

ISSN: 0767-0974

Source: Médecine/sciences, Vol.26, Iss.11, 2011-02, pp. : 969-975

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Abstract

La fièvre typhoïde est une maladie sévère et l’introduction d’une antibiothérapie efficace par le chloramphénicol en 1948 a été un progrès considérable. Dès les années suivantes, des souches de Salmonella enterica sérotype Typhi résistantes à cet antibiotique ont été isolées. Ce même phénomène s’est produit après l’introduction des aminopénicillines et du cotrimoxazole. Au cours de la deuxième moitié des années 1980, des souches multirésistantes (MR) à ces trois classes d’antibiotiques ont émergé puis envahi le sous-continent indien et l’Asie du Sud-Est. Dans les années 1990, toujours en Asie, ces souches MR sont devenues résistantes à l’acide nalidixique avec une sensibilité diminuée à la ciprofloxacine (CipSD), vraisemblablement secondaire à l’utilisation massive de fluoroquinolones. Ces souches CipSD qui peuvent être la cause de mauvaises réponses thérapeutiques, voire d’échecs, avec les fluoroquinolones, sont d’identification difficile au laboratoire. Seule une détermination de la CMI (concentration minimale inhibitrice) de la ciprofloxacine permet un diagnostic de certitude (CMI comprise entre 0,125 et 1 mg/l). Récemment, quelques souches hautement résistantes aux traitements de première intention, fluoroquinolones et céphalosporines de troisième génération, ont été identifiées, toujours en provenance d’Asie.