Mikołaj Kruszewski (1851–1887) et les Néo-grammairiens

Author: Comtet Roger  

Publisher: John Benjamins Publishing Company

E-ISSN: 1569-9781|45|1-2|153-178

ISSN: 0302-5160

Source: Historiographia Linguistica. International Journal for the History of the Language Sciences, Vol.45, Iss.1-2, 2018-01, pp. : 153-178

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Abstract

Le linguiste polonais Mikołaj Kruszewski (1851–1887) est la plupart du temps présenté comme un Néo-grammairien, tout comme du reste son maître et compatriote Jan Baudouin de Courtenay (1845–1929). Mais peut-on faire confiance à ce lieu commun? Pour répondre à cette question, on esquissera dans un premier temps les principales étapes de la vie et de l’œuvre de Kruszewski, ce qui nous permettra de mieux le situer par rapport aux Néo-grammairiens; et on découvre une relation complexe, entre emprunt, imitation, refondation et créativité pure. L’examen des œuvres initiales de Kruszewski, à cheval entre linguistique et ethnographie, et composées avant même la découverte du mouvement néo-grammairien (il s’agit surtout des Formules magiques comme genre de la poésie populaire de 1876), montre en effet que Kruszewski a été bien davantage inspiré par l’ethnologie et la psychologie empiriste anglo-saxonnes qu’il avait découvertes lors de ses années d’étude à Varsovie. Sa pensée s’inscrit donc au confluent de deux héritages scientifiques, l’un anglo-saxon, l’autre germanique, ce qui illustre une fois de plus la fécondité des échanges interculturels.