

Author: Pierre Jacqueline Pham-Delegue Minh-Ha
Publisher: Edp Sciences
E-ISSN: 1950-697x|7|4|341-344
ISSN: 1258-8210
Source: Oléagineux, Corps gras, Lipides, Vol.7, Iss.4, 2014-06, pp. : 341-344
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Abstract
L’évaluation de l’impact environnemental de plantes génétiquement modifiées implique, lorsqu’il s’agit de plantes mellifères, la prise en compte de leurs interactions avec les abeilles. Les interactions à prendre en compte sont de deux types : - d’une part, il s’agit de vérifier l’innocuité de ces plantes sur l’abeille. En effet, l’abeille joue un rôle essentiel sur les plans économique et écologique, en tant que productrice de miel et pollinisatrice de nombreuses plantes sauvages ou cultivées. Ces différentes activités reposent sur l’aptitude de l’abeille à identifier et à visiter régulièrement des plantes susceptibles de lui procurer de la nourriture sous forme de nectar, qu’elle transforme en miel et qui lui sert d’alimentation glucidique, et de pollen, source de protéines. Toute modification survenant au niveau de ces plantes peut entraîner des perturbations du comportement ou de la physiologie des abeilles et se répercuter sur leur productivité en miel ou leur efficacité pollinisatrice. Les perturbations éventuelles peuvent découler soit d’effets directs liés à la présence du produit de transgène (protéine codée par le gène d’intérêt introduit dans la plante), soit d’effets indirects dus à des modifications secondaires de la physiologie de la plante associées à l’introduction du gène (effets pléiotropiques); - d’autre part, il faut prendre en compte le rôle potentiel de l’abeille comme facteur de dissémination du transgène. Ainsi, l’abeille, en se déplaçant de fleur en fleur, peut contribuer, en parallèle à une vection pollinique par le vent, à transférer le transgène via le pollen et à assurer une fécondation intra, voire interspécifique. Or, notamment dans le cas de gènes de résistance à des herbicides, on souhaite circonscrire strictement aux plantes transgéniques le caractère d’intérêt, en évitant des croisements interspécifiques avec des plantes adventices de la même famille, auxquelles il serait fortement indésirable de conférer une telle résistance à un traitement herbicide. Pour prendre en compte ces deux aspects, des études ont été entreprises en adaptant pour partie des procédures d’écotoxicologie utilisées pour l’évaluation de produits phytosanitaires conventionnels et en adoptant une démarche allant du laboratoire au plein champ. Deux études faisant référence à des travaux récemment menés à l’INRA, en collaboration avec le Cetiom, et dans le cadre d’un projet européen du programme biotechnologie (4e programme cadre, BIO4-CT96-0375) sont présentées ici. Ces travaux ont porté sur deux types de colzas génétiquement modifiés : l’un exprimant une protéine insecticide conférant une résistance à des coléoptères ravageurs du colza, et de caractère expérimental, l’autre présentant une résistance à un herbicide et engagé dans le processus de commercialisation. Le modèle colza-abeille a été retenu car le colza est une plante largement cultivée, se prêtant bien à l’ingénierie génétique et très attractive pour les abeilles.
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