A propos d'un essai de Phase I de thérapie génique effectué avec un plasmide contenant l'intégralité du gène dystrophine dans la Myopathie de Duchenne/Becker

Author: Fardeau Michel   Braun Serge   Romero Norma B.   Hogrel J. Y.   Rouche Andrée   Ortega Véronique   Mourot Brigitte   Squiban Patrick   Benveniste Olivier   Herson Serge  

Publisher: Edp Sciences

E-ISSN: 1760-6128|199|1|29-32

ISSN: 1295-0661

Source: Journal de la Société de Biologie, Vol.199, Iss.1, 2010-03, pp. : 29-32

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Abstract

Un premier essai de thérapie génique a été réalisé chez des patients atteints de myopathie de Duchenne/ Becker, à l'aide d'un plasmide contenant l'intégralité de la séquence codante du gène dystrophine. Cet essai de Phase I était destiné à apprécier le degré de transfection obtenue et à évaluer la tolérance au produit injecté ainsi qu'à l'expression du segment de dystrophine nouvellement synthétisé. Neuf patients ont été inclus dans l'essai, répartis en trois cohortes de trois. La première cohorte a reçu une injection intramusculaire dans les muscles radicaux de 200 $\mu $g, la seconde une injection de 600 $\mu $g, et la troisième deux injections à deux semaines d'intervalle de 600 $\mu $g. L'inclusion des patients s'est faite de façon séquentielle, après examen des résultats du patient précédent par un comité de pilotage comprenant des experts indépendants. Le plasmide a été retrouvé dans les neuf prélèvements effectués trois semaines après la première (ou unique) injection. Une expression de la dystrophine exogène a été retrouvée chez 6 patients sur 9. Cette expression a toujours été faible, jusqu'à 6% de fibres présentant un marquage périphérique complet, et jusqu'à 26 % de fibres présentant un marquage partiel. Les messagers de la dystrophine ont été détectés par une RT-PCR “nichée” dans cinq des six prélèvements présentant des fibres marquées. Il est remarquable de noter qu'aucune réponse immunitaire humorale ou cellulaire vis-à-vis de la dystrophine exogène n'a été détectée. Aucune réaction secondaire locale ou générale n'a été observée. Ces résultats, modestes mais significatifs, ouvrent la voie à de nouveaux développements en terme de thérapie génique des maladies musculaires humaines, et en particulier dans les myopathies de Duchenne et de Becker.